Article | 2018
Bien qu'interdit au bagne de Guyane, beaucoup de forçats s'adonnent au jeu, qui fait oublier le temps d'une partie que l'on est aux durs et qui égaie un peu le morne quotidien de la case. Les jeux pratiqués au bagne sont divers : on joue selon les époques au piquet, à la manille, à la passe, à la belotte ou au loto. Le jeu est une entrée féconde pour celui qui souhaite observer et analyser la société des bagnards. Car à travers lui, c'est tout un pan de la vie intime, sociale et économique du bagne qui se dévoile et permet une investigation anthropologique saisissante des moeurs et des coutumes en usage au bagne de Guyane.
Ouvrage | Septembre 2014
En quatre parties, cette géographie rédigée par 18 auteurs aborde successivement l'océan entre imaginaire et nature, l'océan comme ressources, l'océan à travers les enjeux planétaires et la diversité des océans et des mers.
Ouvrage | Février 2007
Il ne s'agit plus de situer le fait sportif dans l'histoire supposée connue de la Guadeloupe mais de la repenser dans sa globalité à travers le prisme des pratiques corporelles. Ce livre fonde rigoureusement les rapports des activités corporelles avec les autres pratiques économiques, politiques et culturelles, ensuite les enracine dans une histoire de longue durée. Le fait de privilégier le corps comme entrée pour étudier les rapports sociaux éclaire l'histoire d'une société d'abord soumise avec l'esclavagisme aux pires formes d'asservissements corporels.
Sommaire et introduction de l'ouvrage en pièces jointes
Ouvrage | 2007
À la Réunion, près de quatre actifs sur dix sont au chômage. En même temps, et contrairement à ce qui est observé en France métropolitaine, cette société ne développe aucun signe majeur « d'exclusion sociale ». D"où la question que l'on est en mesure de se poser : à quoi tient la cohésion sociale dans cette société pour le moins inégalitaire ? En pointillé se pose également la question de la place et de la fonction sociale du travail salarié dans l'organisation de la société réunionnaise.
Dans ce contexte de chômage de masse, l'économie de transferts a joué un rôle essentiel dans le processus d'intégration des populations défavorisées issues de la société traditionnelle et rurale. Le Revenu minimum d'insertion en particulier, alloué à plus d'une famille sur quatre, a provoqué une profonde mutation du rapport à l'emploi pour ces populations qui, bien souvent, n'avaient alors le choix qu'entre le sous-emploi faiblement rémunéré et le chômage non indemnisé. Les pénuries de main d'œuvre observées dans les plantations de canne à sucre sont, sur ce point, emblématiques de la transformation récente des rapports de travail dans la société créole.
À partir d'une enquête ethnographique qu'il a menée au cours de plusieurs séjours dans l'île, Nicolas Roinsard montre ainsi - dans ce qu'il nomme une sociologie des réaffiliations – combien les revenus de transferts représentent pour un grand nombre d'individus un facteur d'autonomisation relative pouvant s'articuler avec les formes de solidarité traditionnelles, beaucoup plus qu'un symptôme ou un vecteur de désaffiliation et de dépendance. Le jeu des solidarités publiques et privées permet à la société réunionnaise de pallier les conséquences sociales de son chômage de masse en assurant l'intégration de toute une frange de la population exclue de la condition salariale.
Ouvrage | Avril 1998