Article | Janvier 2025
Le dernier recensement de la population en 2022 a dénombré 278 800 personnes vivant en Polynésie française, confirmant le ralentissement démographique observé depuis une vingtaine d'années. Ce fléchissement s'explique à la fois par la baisse du solde naturel ainsi que par un solde migratoire apparent négatif. La hausse du nombre de départs est supérieure à celle des arrivées en Polynésie française. En effet, les départs de jeunes en âge de travailler sont plus nombreux qu'auparavant, ils sont un sur cinq à quitter le fenua. Les arrivants sont également plus nombreux mais pas suffisamment pour combler le déficit.
Article | 2024
Du point de vue sociologique, la Polynésie française se présente comme une société de type "familialiste", au sens où les pratiques d'entraide familiale constituent une caractéristique importante de l'organisation sociale et où les liens de parenté sont ceux qui sont sollicités au premier chef par les individus au quotidien. Ce chapitre s'intéresse à l'utilisation familiale des revenus sociaux attribués à titre individuel dans un tel contexte, en montrant les différents types de conflictualité qui découlent des pratiques de redistribution intrafamiliale, qui se déploient aux marges des prescriptions institutionnelles.
Rapport | Mai 2024
La pauvreté gagne du terrain en Calédonie. Selon l'Isee, 51 000 Calédoniens (19% de la population) vivaient sous le seuil de pauvreté en 2020, c'est-à-dire avec moins de 87 950 francs CFP par mois.Cette paupérisation a conduit le Conseil économique, social et environnemental (Cese) à émettre un vœu afin d'évaluer avec précision la situation, ainsi que ses causes et ses conséquences.
- Les pistes du Cese pour enrayer la pauvreté en Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Calédonie la 1ère, 9 mai 2024
- Vers une paupérisation de la société calédonienne: la situation des personnes marginalisées : Le vœu du CESE-NC adopté à l'unanimité en séance plénière, Conseil économique, social et environnemental de la Nouvelle-Calédonie, 3 mai 2024
Article | 2023
Dans cet entretien, la sociologue analyse l'évolution des dynamiques et rôles familiaux en Guadeloupe (patriarcat fissuré, matrifocalité, potomitan, viriarcat), d'une part, et les réactions à la loi française de 2002 sur la coparentalité d'autre part. En rappelant que la matrice esclavagiste s'était opposée à la filiation paternelle chez les hommes réduits en esclavage, l'entretien revient sur la façon dont les Guadeloupéen·ne·s sont aujourd'hui invité·e·s par les professionnel·le·s de la famille et de la justice à occuper les fonctions et l'autorité parentales, dans un contexte de promotion de la coparentalité et de rappel à un ordre juridique fondé sur des principes d'égalité entre les sexes. Elle analyse aussi les réticences à cette loi française au nom de stratégies économiques liées à la précarité des parents et de particularités culturelles locales. Elle présente les adaptations ou créolisations des dispositifs, mises en œuvre par les agents des institutions afin de concilier les normes légales et les normes pratiques communautaires.
Article | Novembre 2023
Par un arrêt rendu en date du 27 septembre 2023, la chambre criminelle précise que l'auteur d'une reconnaissance de paternité qui sait ne pas être le père biologique de l'enfant ne commet pas l'infraction de faux, dès lors qu'une telle reconnaissance n'atteste en elle-même aucune réalité biologique. Aussi, dans la même affaire, elle rappelle les exigences que doit revêtir la provocation pour être punissable au titre de l'article 227-12 du Code pénal.
Rapport | Septembre 2023
La direction de la protection judiciaire de la jeunesse a co-piloté une recherche de sociologie sur les violences sexuelles intrafamiliales sur mineurs en Polynésie française. Réalisée par la sociologue Lucile Hervouet, cette recherche étudie la vulnérabilité des mineurs au prisme de leur exposition aux violences sexuelles intrafamiliales, à partir d'une enquête auprès de personnes victimes et de professionnels chargés de les accompagner.
- L'inceste, « un problème de grande ampleur » en Polynésie, selon une nouvelle étude, Tahiti Nui Télévision, 13 octobre 2023
- Télécharger la synthèse du rapport
Doc. parlementaire | 11 juillet 2023
La délégation sénatoriale aux outre-mer (DSOM) et la délégation aux droits des femmes (DDF) du Sénat ont décidé de croiser leurs regards et expertises en menant en commun des travaux sur la parentalité dans les outr mer. Après plus de cinq mois de travaux, près de 120 personnes auditionnées et un déplacement très dense effectué successivement en Guadeloupe, à Saint Martin et à Saint Barthélemy, qui leur ont permis de prendre la mesure des difficultés et des carences dans ce domaine, ils formulent 20 recommandations en faveur de politiques de soutien à la parentalité adaptées aux spécificités ultramarines. Parmi celles-ci, figure une meilleure connaissance des familles et de leurs besoins, sans stigmatisation et avec une approche territorialisée, véritable préalable aux mesures de lutte contre la précarité et à l'amélioration des prestations servies.
- Parentalité dans les Outre-mer : des préconisations du Sénat pour un meilleur accompagnement - Guadeloupe la 1ère, 12 juillet 2023
- Parentalité : un rapport sénatorial pointe de graves inégalités en Outre-Mer, RCI, 11 juillet 2023
- Parentalité dans les Outre-mer : les actions de soutien à Mayotte sont "insuffisantes voire défaillantes" - LINFO.re, 25 juillet 2023
- La synthèse du rapport d'information du Sénat
Article | Juin 2023
La Polynésie française est confrontée au vieillissement continu de sa population depuis les années 1980. L'incitation au maintien à domicile des personnes âgées et au care familial constitue la ligne directrice de la politique du pays dans ce domaine. Aujourd'hui, à peine plus de 200 personnes âgées vivent ainsi dans des structures médico-sociales dédiées à leur prise en charge. Ce document analyse leurs conditions de vie dans ce contexte.
Rapport | Juillet 2023
La délégation sénatoriale aux outre-mer et la délégation aux droits des femmes ont décidé de croiser leurs regards et expertises afin d'apporter une meilleure connaissance des familles des outre-mer et de leurs besoins et de mieux accompagner les parents. Dans un contexte où les codes de la parentalité ne cessent d'être bousculés, il est primordial de s'interroger sur les politiques publiques aujourd'hui déployées en faveur du soutien à la parentalité. Le défi est de les dimensionner et les adapter à la hauteur des besoins et des spécificités des outre-mer, dans une approche transversale et non stigmatisante.
Après plus de cinq mois de travaux conjoints, les rapporteurs formulent vingt recommandations afin que le soutien à la parentalité outre-mer ne soit pas le parent pauvre des politiques familiales. Ces recommandations s'articulent autour de quatre axes : mieux sensibiliser aux enjeux et responsabilités de la parentalité ; aider et accompagner les familles précaires et vulnérables ; renforcer les services de proximité pour tous ; soutenir les acteurs associatifs et mieux coordonner les actions.
En pièces jointes, le 4 pages et le rapport provisoire.
Rapport | 2023
La Martinique est la région française où la part des natifs dans la population est la plus élevée. À l'inverse, la mobilité des natifs y demeure très importante, et s'est même légèrement accrue cette dernière décennie. En dix ans, la part des natifs qui se sont absentés durablement (plus de 6 mois) du département avant d'y revenir (les « natifs de retour ») a légèrement progressé (+ 3 points, de 32 % à 35 %), entrainant un recul de la part des « sédentaires » : ceux qui, à l'inverse, n'ont jamais de toute leur vie quitté leur île même pour un court séjour (- 2 points, de 13 % à 11 %). Par ailleurs, la Martinique est le Drom qui - depuis les années 1960 - affiche la fécondité la plus faible.
- Outre-mer la 1ère (14/06/2023) - Martinique : les jeunes de plus en plus nombreux à aider leurs aînés, selon une étude
- RCI Martinique (13/06/2023) - Les migrations des natifs de Martinique ont accéléré ces 10 dernières années
Article | Juin 2023
La jeunesse réunionnaise est de plus en plus diplômée. Néanmoins, en 2019, seuls quatre jeunes sur dix sont autonomes à 29 ans, c'est-à-dire travaillent et habitent leur propre logement, contre sept sur dix dans l'Hexagone.
Depuis une décennie, l'accès à l'autonomie des jeunes a peu évolué sur l'île. Les diplômés du supérieur sont les élus indépendants en enchaînant études, emploi et logement. Pour les autres, à La Réunion encore plus qu'ailleurs, le parcours vers l'autonomie est très différent selon que l'on soit une femme ou un homme. Les jeunes hommes vivent plus longtemps avec leurs parents, et s'installent dans leur propre logement une fois qu'ils travaillent. Les jeunes femmes prennent d'abord un logement et deviennent majoritairement mères avant de trouver un emploi. Cependant, même sans enfant, les femmes accèdent moins à l'emploi que les hommes.
- L'accès à l'autonomie des jeunes à La Réunion [vidéo], INSEE, 1er juin 2023
- Chez les jeunes Réunionnais, diplôme ne rime pas forcément avec autonome, selon l'Insee, Réunion la 1ère, 1er juin 2023
- Bien que de plus en plus diplômés : Seuls quatre jeunes réunionnais sur dix sont autonomes à 29 ans, Clicanoo, 1er juin 2023
Article | Juillet 2014
L'article 15 de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie institue une action en revendication de statut, nécessairement fondée sur la possession d'état, emportant accession au statut coutumier, partant changement du statut juridique de la personne qui l'exerce, pourvu qu'un tel changement soit conforme tant à son intérêt qu'à celui de sa famille.
Article | 17 janvier 2023
Nicole Sanquer a interpellé le Tapura, ce mardi 17 janvier 2023, sur son refus d'étudier sa proposition de loi sur le Pacte civil de solidarité, reconnu en Polynésie, mais qui ne peut toujours pas être conclu localement. La majorité lui reproche, en retour, de ne pas avoir mené les travaux nécessaires pour faire avancer le texte et notamment des consultations allant jusqu'aux congrégations religieuses. La présidente de A Here ia Porinetia parle, elle, de « mauvaise foi ».
Article | Décembre 2022
En 2020, à La Réunion, parmi les habitants de 18 à 79 ans, huit sur dix sont natifs de l'île. Cette part diminue légèrement sur la décennie 2010 du fait de l'arrivée un peu plus importante de natifs de France métropolitaine. Très attachés à l'île, les natifs sont moins enclins que ceux des autres départements et régions d'Outre-mer à s'installer durablement ailleurs, que ce soit pour poursuivre des études ou trouver un emploi. Cependant, ils sont de plus en plus nombreux à effectuer de courts séjours en dehors de l'île.
Cet attachement à l'île se retrouve aussi dans l'importance accordée à la langue créole qui reste bien implantée sur le territoire. Le poids démographique des jeunes demeure important, du fait de la fécondité élevée, notamment des jeunes femmes. Malgré une amélioration depuis 10 ans, les jeunes connaissent encore des difficultés d'insertion professionnelle tout en étant de moins en moins nombreux à bénéficier de l'aide financière de leur famille. Néanmoins, comme ailleurs en France, la population réunionnaise vieillit. L'état de santé des seniors s'améliore mais en parallèle, ils bénéficient moins souvent qu'avant de l'aide de leur famille.
Mobilité, vieillissement, santé... : les principales évolutions de la société réunionnaise entre 2010 et 2020 Réunion la 1ère, 15 décembre 2022
INSEE : Enquête migration : 79 % des habitants de La Réunion de 18 à 79 ans y sont nés, Free Dom, 15 décembre 2022
Fiche | Octobre 2020
Rapport | Mars 2022
Ce dossier transversal du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) établit un constat sur la situation des familles, des enfants et des personnes âgées vulnérables dans les départements et régions d'Outre-mer (Drom) et propose des pistes en vue d'améliorer cette situation.
- Social : Un rapport fait le point sur la situation des familles, des enfants et des personnes âgées vulnérables dans les DROM, Outremers360, 22 mars 2022
- Le Journal de Mayotte, 23 mars 2022
- Départements d'Outre-mer : nécessité d'investir pour résorber les inégalités, selon un rapport, Weka, 23 mars 2022
- Rapports et avis du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA)
Article | Février 2022
En 2018, à La Réunion, 61 % des jeunes de 16 à 29 ans vivent chez leurs parents. Cette part est nettement plus élevée qu'en métropole (47 %), en raison notamment de la difficulté des jeunes de l'île à trouver un emploi durable leur permettant d'accéder à un logement indépendant. Lorsqu'ils quittent le foyer familial, ils vivent rarement seuls, la mise en couple ou/et la présence d'enfants étant souvent déterminantes dans le fait de quitter le foyer parental.
- À La Réunion, les jeunes hommes tardent à quitter le foyer parental, Réunion la 1ère, 15 février 2022
Article | Septembre 2021
Pour l'école, le travail, pour se soigner, les Polynésiens se déplacent beaucoup : un quart de la population de la Polynésie française a déménagé entre 2012 et 2017; Cependant, on ne sait pas comment cette mobilité s'organise au sein de la famille et quel effet elle peut avoir sur le peuplement de la Polynésie française.Cette enquête permet de prendre la mesure des mutations actuelles de la famille en Polynésie Française, en tenant compte des caractéristiques géographiques particulières du territoire insulaire. La première enquête Famille en Polynésie française permettra de faire un portrait des familles polynésiennes, étendues ou réduites, regroupées et/ou dispersées sur plusieurs îles.
- L'ISPF dévoile les résultats de la première enquête Feti'i e fenua,Tahiti Nui Télévision, 28 septembre 2021
- Enquête Feti'i e Fenua : « 43% des jeunes Polynésiens résidant en métropole sont enrôlés »,Radio1 Tahiti, 28 septembre 2021
- Feti'i e fenua : La dispersion des familles cartographiée,Tahiti Infos,28 septembre 2021
Rapport | Décembre 2020
Ce rapport, fruit d'une recherche financée par l'INJEP et hébergée par la Maison des sciences de l'homme et du Pacifique, est né d'une énigme : selon les chiffres disponibles, la Polynésie française connaîtrait le plus fort taux de violences familiales sur l'ensemble du territoire national, outre-mer compris, sans que l'on sache expliquer ce fait statistique. Face à ce constat les pouvoirs publics se trouvent relativement démunis, faute d'analyses suffisamment étayées pour orienter les politiques de prise en charge. Le présent rapport constitue une première étape en vue de pallier ce manque.Il met en lumière les processus de surgissement et de pérennisation de la violence dans le cadre familial.Le rapport conclut en dégageant les modalités possibles de sortie de la violence, à partir des matériaux empiriques recueillis, ouvrant ainsi des pistes pour l'action publique.
- Les violences familiales en Polynésie française. Entrer, vivre et sortir de la violence, Loïs Bastide, INJEP Notes & Rapports, Décembre 2020, 100 pages
Rapport | 2020
Le présent mémoire porte sur l'adoption coutumière, appelée fa'a'amu (en français, nourrir, adopter, élever), chez les Mā'ohi, peuple autochtone de Polynésie française, un territoire français d'Océanie. Cette coutume ancestrale de circulation d'enfants, qui se retrouve dans toute l'Océanie, relève d'un mode de régulation sociale qui consiste à confier son enfant à des parents proches. Elle repose sur une entente entre les parents adoptifs et les parents biologiques, lesquels gardent en général des liens avec l'enfant. Si cette pratique a changé avec la colonisation – les archipels composant la Polynésie française ont été colonisés par la France à partir de 1842 – et les bouleversements entraînés par l'implantation du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP), un centre d'expérimentation nucléaire, en 1962, elle est toujours répandue, bien qu'elle demeure officieuse. Alors que la population aux origines mā'ohi représente plus de 80 % de la population de ce territoire situé à 18000 km de la France métropolitaine, le Code civil, introduit dès les années 1860, ne prend pas en considération ce type d'adoption, alors que l'autorité parentale et la filiation sont parmi les matières sur lesquelles l'État et la Polynésie française partagent les compétences (Peres 2007). Ce mémoire fait donc état des enjeux concrets que soulève l'adoption à la polynésienne, alors qu'elle ne fait pas l'objet d'une reconnaissance légale. Plus particulièrement, il s'intéresse aux transformations de la pratique depuis la colonisation (défis et enjeux) ainsi qu'à ses réalités contemporaines en s'appuyant sur des cas concrets d'adoption fa'a'amu. La pluralité des expériences d'adoption à la polynésienne donne à voir certaines continuités culturelles, par exemple, en termes de « logique » d'apparentement polynésien. Il ressort également des expériences d'adoption présentées que la cohabitation de deux régimes de droits relatifs à l'adoption présente certains défis particuliers pour les enfants et leurs familles, mais également pour les professionnels des services qui interviennent auprès d'eux quand ils rencontrent certains problèmes. Ce mémoire explore également les réalités contemporaines de l'adoption à la polynésienne à travers la perspective du personnel des services sociaux de la Polynésie française.