Des marches pour un logement : Demandeuses bushinenguées et administrations bakaa (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane)
2016
31 p.
A8057-CA3
GUYANE ; LOGEMENT ; SAINT LAURENT DU MARONI ; DROIT SOCIAL ; LOGEMENT SOCIAL ; ETHNOLOGIE ; RELATIONS ETAT CITOYEN ; SERVICE PUBLIC
Si les modes de gouvernement de l'État français s'appuient sur des catégorisations des habitants, ces derniers ne sont pas passifs face aux institutions. Cette enquête au guichet a été réalisée non pas aux côtés d'agents institutionnels, mais de demandeuses de logement saint-laurentaises, définies ethniquement comme bushinenguées. Elles associent l'État à une blancheur postcoloniale qualifiée de « bakaa », bien qu'il soit incarné par des agent.e.s d'origines diverses. La socialisation institutionnelle de ces demandeuses combine la revendication d'un droit au logement avec l'idée que l'État « donne » ces logements, en contrepartie de l'action de « marcher », c'est-à-dire d'effectuer personnellement et physiquement des démarches actives et répétées. Cette « marche » vers le logement va à l'encontre des stéréotypes de classe, de race et de genre sur la passivité de ces personnes. Lors de leurs interactions avec les agents, ces femmes se conforment d'un côté aux attendus bureaucratiques bakaa, mais en subvertissent de l'autre certains codes. Elles négocient des arrangements institutionnels, loin des idéaux bureaucratiques.
Url : https://www.cairn.info/revue-politix-2016-4-page-163.htm
Numéro : n°4
Date de publication : 2016
Domaine : Cadre de vie - Logement (CA3)
Niveau d'autorisation : Public
Volume : Volume 116
Localisation : Version numérique
Langue : français