UH
vol. Volume 116 - n° n°4 - 25 p.
Cote : A8054-EN5
Les Établissements français de l’Océanie sont un cas empiriquement intéressant pour comprendre l’action de l’État français dans ses possessions ultramarines. Alors que les intérêts de la « mission civilisatrice », et en particulier l’impératif de francisation linguistique de ces nouveaux citoyens français, commandaient l’extension de l’obligation scolaire à Tahiti, elle ne sera adoptée localement qu’en 1897, au terme de deux décennies de débats qui éclairent d’un jour nouveau une tension impériale fondamentale entre la nécessité de considérer comme « égaux » ceux qui étaient, et devaient dans une certaine mesure rester, « différents ». Cet article propose de relire cette tension à l’aune des résistances à la loi métropolitaine, aussi bien du côté des colonisateurs que de celui des colonisés, en montrant d’un côté comment la logique racialiste, officiellement inopérante ici, ne cesse de refaire surface dans le texte public, et de l’autre comment le texte caché des Polynésiens ne cesse de compromettre, en pratique, l’application de la loi.
Les Établissements français de l’Océanie sont un cas empiriquement intéressant pour comprendre l’action de l’État français dans ses possessions ultramarines. Alors que les intérêts de la « mission civilisatrice », et en particulier l’impératif de francisation linguistique de ces nouveaux citoyens français, commandaient l’extension de l’obligation scolaire à Tahiti, elle ne sera adoptée localement qu’en 1897, au terme de deux décennies de débats ...
POLYNESIE FRANCAISE ; TAHITI ; SIECLE XIX ; HISTOIRE ; EDUCATION ; ENSEIGNEMENT ; SPECIALITE LEGISLATIVE ; OCEANIE ; SCOLARISATION ; COLONISATION
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